« Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent » Aimé CÉSAIRE, Cahier d’un retour au pays natal
C’est bon ! Toute l’euphorie de la nouvelle redescendue, tout le stress des entretiens et de l’attente oublié, je peux enfin m’atteler à la rédaction de ces articles.
C’est bon ! Je rentre chez moi !
Commençons par le commencement ! Pourquoi vouloir « rentrer en Martinique » ? Je vous donnerai les raisons mais en soi je considère que cette question ne devrait même pas être posée tant cet acte est légitime.
∴ MARTINIQUE : BO KAY MWEN
La réponse est dans le titre. J’ai voulu rentrer car c’est chez moi ! Cette île m’a vu grandir, mûrir, j’y ai ma famille et encore des amis. La vie y est douce, la culture riche et le paysage magnifique.
Il y a des raisons encore plus personnelles mais je ne m’y attarderai pas, car mes principales motivations sont citées ici.
On dit que c’est quand on perd quelque chose qu’on se rend compte de sa vraie valeur, je ne peux que le confirmer.
Je considère que chaque jeune qui part sans revenir est une perte pour notre île ! Je considère également que partir en France Hexagonale a été pour moi une étape et non une destination finale ! Je condamne fermement ceux qui crient haut et fort qu’il n’y a rien en Martinique sans essayer de la découvrir. Chaque territoire à son attractivité, ses points forts et ses points faibles.
Bref ! Matinik mwen inminw, mwen, mwen ka viré !
∴ EN 7 ANS …
En quittant la Martinique pour poursuivre mes études sur Paris, j’avais l’impression de vivre une réelle séparation avec mon île. Je me suis dis que je resterai 2 ans voire 4 histoire de valider mon Master et d’avoir un peu d’expérience. Aujourd’hui ça fait 7 ans, mais je ne regrette aucunement ces 3 années de prolongations.
En 7 ans, j’ai vu, grâce aux réseaux sociaux, à mes séjours durant mes congés que ma Martinique changeait, lentement, à son rythme, mais changeait quand même.
En 7 ans, j’ai aussi travaillé, acquis de l’expérience et progressé. Je peux être fière de moi ! Oui !
En 7 ans, je suis passée de « Jamais je ne pourrai rester 2 ans à Paris » à « Je ne me vois pas rentrer vivre en Martinique ».
En 7 ans, j’ai voyagé, j’ai fait des rencontres, je me suis ouverte, je me suis élevée.
Je ne sais pas si il y a un dicton qui dit que 7 années annoncent la fin d’un cycle mais en tout cas après 7 ans je considère que pour moi la boucle est bouclée.
« Tout violon dan sac » Je rentre chez moi !
Je vais terminer ce premier épisode en vous disant que si vous voulez rentrer faites-le si vous le pouvez ! C’est beaucoup plus simple quand on est jeune sans enfant et sans résidence principale à revendre, il faut se l’avouer. Il faut aussi poser le pour et le contre. Voir si les inconvénients surplombent les avantages ou inversement.
Je ne dis pas que tous les jeunes doivent rentrer, car honnêtement il n’y aura probablement (et malheureusement) pas assez de travail pour toutes ces personnes sur l’île, mais il faut essayer !
Et puis, je peux comprendre totalement que certain(e)s martiniquais(es) se sentent mieux en France Hexagonale ou ailleurs, mais de grâce j’aimerais qu’ils arrêtent de justifier ce choix en dévalorisant la Martinique plutôt qu’en valorisant leur style de vie !
« Venez, on rentre ! »
La suite c’est par ici :
Episode 2 : Mon retour au pays natal : Je rentre oui, mais pour faire quoi ?
Episode 3 : Mon retour au pays natal : Hello ! Ça recrute ici ?
Episode 4 : Mon retour au pays natal : Entre pessimisme et grande joie